01 Oct
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Phénomènes

C’est le nom que les Saltimbanques donnent aux sujets excentriques sur la présence desquels ils comptent pour attirer le public, aux étoiles dont les qualités physiques extraordinaires ou les talents sans pareils doivent infailliblement forcer la recette. Phénomène la femme géante qui pèse 1,500 kilos, et le nain presque invisible qui pèse 25 grammes, et l’homme sauvage qui avale des poulets crus, et le veau à deux têtes, et le serin qui fait l’exercice militaire, et tant d’autres dont la famille est inépuisable. 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie

Galerie théâtrale : Phénomènes. Monnier, Henry Bonaventure , Dessinateur Ardit, E. , Dessinateur-lithographe Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Anonymes (les) 

Grand Théâtre Marckett. Ils sont vivants, ils sont vivants. Les Anonymes !!! : Qu'est-ce que les Anonymes ??? C'est une troupe de personnages mesurant 35 centimètres de hauteur [...]Ces personnages chantent, dansent [...] laissent le spectateur sous le charme et l'admiration. : [affiche] / [non identifié]. 1882. Source gallica.BnF.fr


Capitaine Costentenus

Le Capitaine Costentenus : L'homme le plus tatoué du XIXe siècle Le Capitaine George Costentenus, ou « The Greek Albanian », fut une figure emblématique des cirques à la fin du XIXe siècle. Son histoire, mêlant aventure, excentricité et mystère, en a fait une légende. Né en 1833 en Albanie, Costentenus était un homme polyglotte et aventurier. Sa vie fut marquée par une anecdote extraordinaire : selon ses dires, il aurait été enlevé par des Tartares chinois et entièrement tatoué contre son gré, en guise de punition pour avoir mené une rébellion. Cette histoire, aussi incroyable qu'elle puisse paraître, a largement contribué à sa renommée. Ces tatouages extravagants, couvrant l'intégralité de son corps, en firent une attraction hors du commun. Costentenus se produisit dans de nombreux pays, participant à des exhibitions publiques sous la direction de célèbres impresarios comme Phineas Taylor Barnum. Il fut notamment une star des Folies Bergère à Paris en 1889. La véracité des récits de Costentenus a toujours été sujette à débat. Certains historiens estiment que son histoire est largement romancée, voire inventée de toutes pièces, pour satisfaire la curiosité du public avide de sensations fortes. En effet, les tatouages de l'époque étaient souvent associés à des pratiques marginales ou criminelles, ce qui renforçait l'image exotique et mystérieuse du personnage. Quoi qu'il en soit, le Capitaine Costentenus reste une figure incontournable de l'histoire du spectacle. Son image, à la fois fascinante et repoussante, a marqué les esprits et a contribué à populariser l'art du tatouage. Aujourd'hui encore, son histoire continue d'intriguer et d'inspirer.

Folies-Bergère. La capitaine Costentenus Tatoué par ordre de Yakoob-Beg, chef des Tartares, de deux millions de piqûres et de 325 figures d'animaux. Anonyme , Dessinateur Imprimerie Lith. F.A. Appel , Imprimeur En 1889 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Famille Poilue

Folies-Bergère. La famille poilue. Birmanie. Anonyme Entre 1880 et 1900 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


La Grosse Dame du Cirque

La Grosse Dame du Cirque : Une Tragédie dans l’Ombre des Lumières Dans la France du XIXᵉ siècle, l’âge d’or des foires et des spectacles de curiosités attirait les foules avides de sensations fortes. Au milieu des acrobates, des cracheurs de feu et des bêtes exotiques, une femme connue sous le nom de "La Grosse Dame" captivait les spectateurs. Elle était immense, tant par sa stature que par sa présence. Ses rondeurs colossales faisaient d’elle une attraction incontournable, mais aussi un sujet de moqueries cruelles et de fascination morbide. Son vrai nom était Clara Montferrand, et derrière son apparence hors norme se cachait une histoire poignante. Originaire d’un petit village en Bourgogne, Clara avait commencé à grossir de manière inexpliquée dès l’adolescence. Les médecins de l’époque, impuissants face à ce qu’ils qualifiaient de "maladie de l’embonpoint prodigieux", l’avaient rejetée comme un cas perdu. Accablée par les préjugés et le rejet des villageois, Clara avait été contrainte de fuir. Elle trouva refuge dans un cirque ambulant dirigé par un homme sans scrupules, le sinistre Victor Dubois, qui exploitait les "monstres humains" pour enrichir ses caisses. Aux côtés de Clara, on trouvait des personnages aussi fascinants qu’effrayants : l’homme aux deux têtes, la femme à barbe et l’enfant-serpent. Clara était l’attraction phare, et ses performances attiraient des foules toujours plus nombreuses. Mais chaque soirée sous les projecteurs accentuait son isolement. Les rumeurs disaient qu'elle n'était pas simplement une femme extraordinairement grosse, mais qu'elle cachait en elle un monstre, une créature qui émergeait dans les nuits de pleine lune. Les habitants des villes où le cirque faisait halte racontaient que des disparitions mystérieuses coïncidaient avec son arrivée. Victor Dubois, flairant une opportunité commerciale, encouragea ces rumeurs pour attirer encore plus de curieux. Mais pour Clara, cela ne faisait qu’amplifier son malheur. Un soir, alors que le cirque se produisait dans une petite ville de province, une révolte éclata. Les villageois, persuadés que Clara était responsable de la disparition d’un enfant, assiégèrent le chapiteau. Terrifiée, Clara tenta de s’échapper, mais fut rattrapée par la foule en furie. Ce fut alors que la vérité éclata : Clara n'était pas un monstre, mais une femme victime d'une terrible injustice. L’enfant disparu fut retrouvé sain et sauf, errant dans les bois. Cependant, il était trop tard. Clara, brisée par des années de maltraitance et d'humiliation, succomba à ses blessures physiques et morales. Après sa mort, le cirque tomba en ruine, et Victor Dubois disparut sans laisser de trace. La légende de "La Grosse Dame" continua néanmoins à hanter les mémoires locales. Certains disent qu’en écoutant attentivement sous les étoiles, on peut encore entendre son chant triste s’élever dans la nuit, une lamentation d’une vie volée par l’ignorance et la cruauté. Cette histoire est un exemple de la façon dont la société du XIXᵉ siècle exploitait les différences pour le spectacle, souvent au détriment des individus.


Luna Park Galerie des Phénomènes

Luna Park Porte Maillot À l'emplacement du Palais des Congrès actuel se trouva pendant près d'un demi-siècle, le plus grand parc de loisirs de Paris, le « Luna Park » qui a animé les loisirs de plusieurs générations de Parisiens.  

1900 : Pour l'ouverture de l'Exposition universelle de 1900, une salle nommée ‘le Columbia’, fut construite. 

1904 : Destruction du Columbia pour faire place au Printania-music-garden. 1904 (10 juin) : Inauguration du Printania-music-garden De 1905 à 1908, le Printania regroupait aux côtés d'une salle de danse des attractions foraines. 

1909 : Construction du Luna Park qui remplace le Printania.  Il est le troisième parc d'attractions de l'histoire de France, après le Tivoli et Magic City. Il devint l'équivalent, pour Paris, du Prater pour Vienne ou des jardins de Tivoli pour Copenhague. Son emplacement précis et ses dimensions sont visibles sur une photographie aérienne de 1919. Il sera encore agrandi après suppression des fortifications. 

1946 (janvier) : Fermeture définitive à la suite d'un jugement d'expulsion obtenu par la Ville de Paris, il laisse place dès 1948 à une vaste cité administrative accueillant les services du ministère de la Reconstruction.

1974 : Construction du Palais des Congrès et l'hôtel Concorde-Lafayette. (Source Wikipédia)

Luna Park : galerie des phénomènes. Photographie de presse. Agence Meurisse. 1929. Source gallica.bnf.fr / BnF


Le Pacha Ismaël Abdurrahaman

Le Pacha Ismaël Abdurrahaman, l'artiste du Jardin de Paris Le Pacha Ismaël Abdurrahaman était un artiste de spectacle, et plus précisément un Lilliputien. Il était connu pour ses performances dans divers établissements de divertissement, dont le Jardin de Paris. Le Jardin de Paris était un lieu de divertissement populaire à Paris à la fin du XIXe siècle. Il offrait une variété de spectacles, allant des concerts aux numéros de cirque et aux exhibitions de "phénomènes de foire", dont faisaient partie les personnes de petite taille comme Pacha Ismaël Abdurrahaman.

Jardin de paris. Tous les soirs. Le pacha Ismaël Abdurrahman lévy, charles , dessinateur lévy, charles , imprimeur entre 1882 et 1888 Musée carnavalet. Histoire de Paris.


Phénomènes

MDLLE. EVA. Anonyme , Dessinateur Imprimerie Lithgow & Son , Imprimeur Entre 1880 et 1900 Musée Carnavalet, Histoire de Paris



Phénomène taille petit (1)

Hippodrome au pont de l’alma. Les nains. Exhibition Choubrac, Alfred , Dessinateur Lévy, Emile , Imprimeur Entre 1873 et 1883 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Phénomène taille petit (2)

La Princesse Topaze. Étoile du Casino de Paris. Mesure 67 Centim. PESE 7 Kilogr. Phénoméne. Unique. NAINE la plus PETITE et la plus JOLIE du Monde entier Anonyme Lévy, Charles , Imprimeur Après 1888 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Phénomène taille petit (3)

Théâtre Marcketti, théâtre des Lilliputiens, sous la direction de E. Gauthier Entre 1880 et 1900 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Phénomène taille petit (4)

Harvey’s Midges. The smallest people in the world Anonyme Imprimerie G.J. Culliford & Sons , Imprimeur Entre 1880 et 1900 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Phénomène taille petit (5)


Phénomène Barbe géante

Première visite en Europe. Mr John Shelley : l'homme à la barbe géante...  [Non identifié]. 1889. Source gallica.bnf.fr


Phénomènes Affiche 

Phénomènes : Amerikanische Wunder Phänomen Ausstellung : non identifié. 1896. Source gallica.bnf.fr / BnF


Valentino

VALENTINO/ 251, RUE ST HONORE/ LA PLUS GRANDE/ CURIOSITE/ DU MONDE/ LA/ FEMME/ A/ 3 JAMBES/ 2 CORPS/ TOUS LES SOIRS/ DE 8 HEURES/ A MINUIT Anonyme , Dessinateur Lévy, Emile , Imprimeur Entre 1873 et 1883 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Zoo humain

À la suite de Carl Hagenbeck, propriétaire d’une ménagerie à Hambourg et qui fut l'un des premiers à organiser, à partir de 1874, des expositions d'êtres humains vivants, les ‘zoos humains’ se multiplient. En 1877, des ‘Nubiens’ sont présentés au Jardin d’acclimatation, au bois de Boulogne à Paris, bientôt suivis par les Indiens d’Amérique, les Fuégiens de Patagonie, ou encore, des populations de Guyane. La curiosité du public est à la hauteur des attentes des entrepreneurs de spectacle qui organisent ces ‘monstrations’, et le public s'y presse nombreux. 

Les ‘zoos humains’, aussi appelés expositions ethnographiques ou coloniales, étaient un phénomène très répandu en Occident (notamment en Europe et aux États-Unis) de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle. Ils consistaient à exhiber des êtres humains, souvent issus des colonies ou de cultures non-occidentales, comme des ‘curiosités’ ou des ‘sauvages’ pour le divertissement du public. 

Jardin zoologique d'acclimatation. 1882. Indiens Galibis. Chemins de fer de l'Ouest (Porte Maillot). Affiche : Jules Chéret (1836-1932). Illustrateur. Source gallica.bnf.fr / BnF.

Le phénomène a progressivement décliné après la Seconde Guerre mondiale, notamment avec la prise de conscience des horreurs du racisme et le mouvement de décolonisation. Les dernières exhibitions de ce type ont cessé dans les années 1950. Les ‘zoos humains’ sont aujourd'hui considérés comme une page sombre de l'histoire, un symbole du racisme institutionnalisé et de la déshumanisation à l'ère coloniale. Ils ont laissé des séquelles profondes et continuent de faire l'objet de recherches et de réflexions sur leur impact sur la construction des préjugés raciaux.


Zoo humain - Julia Pastrana

Julia Pastrana (1834-1860) est une actrice et une chanteuse, et une femme autochtone du Mexique. Elle était atteinte d'une maladie génétique, l'hypertrichose, ce qui lui valut d'être exposée comme un être monstrueux de son vivant et après sa mort, son corps ayant été momifié. Elle compte à ce titre parmi les victimes des zoos humains.


Zoo humain - Saartjie Baartman

Saartjie Baartman, également connue sous le nom de Sarah Baartman et de manière péjorative sous le nom de "Vénus Hottentote", était une femme Khoisan d'Afrique du Sud, née vers 1788-1789 près de la rivière Gamtoos. Sa vie est devenue un symbole de l'exploitation et du racisme prévalant à l'époque coloniale du XIXe siècle. Elle fut emmenée en Europe en 1810 et exhibée publiquement en Angleterre, puis à Paris, en France, en raison de sa stéatopygie (des fesses exceptionnellement grandes), que les Européens trouvaient "exotique" et "curieuse". Elle fut présentée dans divers cadres, y compris des spectacles de curiosités et des expositions publiques, où son corps fut examiné et exploité. Elle était souvent forcée de se produire et traitée comme un objet plutôt que comme un être humain. 

Durant son séjour en Europe, elle souffrit énormément d'exploitation et de traitements dégradants. Les scientifiques de l'époque l'ont également examinée, utilisant son corps pour soutenir des théories pseudoscientifiques de hiérarchie raciale. Saartjie Baartman est décédée à Paris le 29 décembre 1815, à l'âge de 26 ans, probablement d'une pneumonie. Après sa mort, ses restes, y compris son squelette et ses organes conservés, furent disséqués et exposés dans un musée à Paris, où ils sont restés pendant de nombreuses années, certaines parties jusqu'en 1974. Son histoire a attiré une attention considérable à la fin du XXe siècle, devenant un symbole de l'exploitation coloniale, du racisme scientifique et de la lutte pour la dignité et les droits humains. Après de vastes campagnes et une demande officielle du président sud-africain Nelson Mandela, ses restes furent finalement rapatriés en Afrique du Sud en 2002 et inhumés sur sa terre natale le 9 août 2002. Son héritage continue de résonner, suscitant des discussions sur les injustices historiques, la restitution des restes culturels et humains, et la lutte continue contre le racisme et la déshumanisation. Sa vie a fait l'objet de nombreux livres, documentaires et œuvres artistiques, y compris le film de 2010 "Vénus noire" (Black Venus) d'Abdellatif Kechiche.


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