01 Aug
01Aug

Afin de continuer à piquer votre curiosité je travaille pour mettre cette page à jour le plus rapidement possible, donc un peu de patience et le rideau se lèvera sur d’autres articles (plus de 250 lieux sur Paris !).  En attendant vous pouvez suivre et vous abonner à ‘un brin d’histoire sur notre joli métier’ sur Facebook


Les moulins et les Cabarets de Montmartre (Salles de concerts / Théâtres) Un peu d'histoire.

La transformation des moulins de Montmartre en cabarets est liée à l'évolution de la ville de Paris, au déclin de l'activité meunière et à l'attrait de Montmartre pour la vie artistique et nocturne. Les moulins, symboles d'une époque révolue, ont été réinvestis avec une nouvelle fonction, celle de divertir et de faire rêver. 

Vers 1133-1134 :  Louis VI le Gros et sa femme Adélaïde de Savoie fondent une abbaye royale de moniales bénédictines sur la butte. Cette abbaye, l'Abbaye Royale de Montmartre, devient très puissante et contrôle l'ensemble de la butte et ses environs. 

1295 : Première mention d'un moulin près de Montmartre Bien que ce ne soit pas directement sur la colline de Montmartre, un document datant de cette année mentionne un "moulin de Pierre", un moulin à vent situé à La Chapelle, commune voisine, proche de la future zone de Montmartre. Cela atteste de la présence précoce de cette technologie dans la région. 

1471 : Mention d'un moulin à vent "des Murs" Un document atteste de l'existence d'un moulin à vent appelé "des Murs", dont l'emplacement exact n'est pas précisément sur la colline, mais dans sa périphérie immédiate. Cela suggère une activité meunière déjà établie. 

Au XIVème siècle, durant le Siège de Paris, au cours de la Guerre de Cent ans, le dauphin Charles futur Charles V tente de reprendre la ville de Paris à Étienne Marcel prévôt des marchands allié à Charles le Mauvais, roi de Navarre. 

1358 (Juillet) : les troupes d’Etienne Marcel sont en déroute harcelées par les mercenaires qui ravagent Paris. Le prévôt rejoint le village de Montmartre où les moulins lui servent de poste d’observation. 

1529 : Le premier moulin officiellement mentionné dans les livres est celui bientôt appelé ‘Moulin Vieux’ propriété de Marin Guignard. Construits sur la pente ouest, principalement pour moudre le blé, l'orge et le seigle. 

1585 : Jacques Liger, Seigneur de Clignancourt achète un moulin installé au lieu-dit le Palais à Nicolas Guillot. Il en confie l’exploitation à la famille Debray, premiers meuniers de Montmartre qui finissent par se rendre acquéreur du moulin. 

1622 : Première mention du "Moulin du Palais" (futur Blute-Fin) C'est à cette date que l'on trouve la première mention écrite du "Moulin du Palais". Il est considéré comme l'un des plus anciens moulins de la colline de Montmartre. Ce moulin était essentiel pour l'approvisionnement en farine de la population locale. Il est particulièrement important car il est l'ancêtre direct du célèbre Moulin Blute-Fin, qui fait aujourd'hui partie du Moulin de la Galette. Son nom suggère qu'il était peut-être lié à une propriété seigneuriale ou ecclésiastique. 

1635 : Le Moulin de la Turlure (détruit) Un autre moulin, le Moulin de la Turlure, est attesté à cette date. Il était situé près du site actuel du Sacré-Cœur. Malheureusement, ce moulin a été détruit et il n'en reste aucune trace aujourd'hui. Son existence montre la prolifération des moulins sur la colline dès le XVIIe siècle. 

1717 (vers) : Le Moulin Radet est construit à cette date. Il s'agit d'un moulin à grains. Il est particulièrement important car, avec le Blute-Fin, il est l'un des deux seuls moulins subsistants aujourd'hui. Il était situé sur le versant ouest de la colline, bénéficiant des vents dominants.

Montmartre sur le plan de Roussel. 1730.

1789-1799 : Pendant la Révolution Française, l'Abbaye est fermée, les biens confisqués et les bâtiments détruits. C'est la fin du pouvoir monastique sur la butte.

Otto, J. Ant. (17..-18.. ; graveur). Graveur. Die Kanonen werden von Paris nach Montmartre gebracht : den 15 Jul. 1789 : [estampe] / Prieur inv. et del. ; Otto sc.. 1794-1820. Source gallica.bnf.fr / BnF. Les canons sont amenés de Paris à Montmartre : 15 juillet 1789


Vue des carrières de Montmartre, versant Nord, en 1810.


Paris. Vieux Montmartre. La Butte en 1820

1830-1860 : La commune de Montmartre connaît une très forte croissance démographique pendant cette période sa population atteint 40 000 habitants en 1860 au moment où elle est intégrée dans Paris. 

1834 : Sous la propriété de la famille Debray, le Moulin de la Galette fut transformé en un hall de danse prospère, devenant un lieu de vie nocturne populaire à Montmartre.

Montmartre. Les moulins. Dessin. 1834. Source gallica.bnf.fr / BnF.


1845 : Moulins à vent dans le quartier de Montmartre. Photo d’Hyppolite Bayard. Tous les moulins n'étaient pas à gypse, comme le démontre le troisième moulin en partant de la gauche la mention "Bal du Moulin de la Galette", sans doute une des premières guinguettes établies au-dessus des barrières d'octroi de la capitale. Hippolyte Bayard (1801-1887) Pionnier de la photographie et inventeur français.

1860 : L'annexion de Montmartre à Paris (devenue le 18e arrondissement) marque un tournant majeur. La colline cesse d'être une campagne proche de Paris pour devenir un quartier à part entière de la capitale. Cette urbanisation accélérée entraîne la disparition progressive de nombreux moulins, soit par destruction pour faire place à de nouvelles constructions, soit par abandon car leur utilité première disparaît. 

1867 (à partir de) : Pour désenclaver les pentes au nord de la colline, restées agricoles, et permettre leur construction les rues Caulaincourt, Lamarcq et Custine sont percées.

Moulin à Montmartre. 1870. Henri Guérard. (1846-1897). Graveur. Source gallica.bnf.fr / BnF.


Montmartre Clignancourt. Vue des moulins de la propriété Debraye. 1880. Dessin non identifié. Source gallica.bnf.fr / BnF .


Moulin à Montmartre. L. Mirate. 1888. Source gallica.bnf.fr / BnF.


Debray Montmartre. 1888. Dessin Jules-Adolphe Chauvet. (1828-1898).  Source gallica.bnf.fr / BnF.

1889 : Bien qu'il n'ait jamais été un vrai moulin à farine, le Moulin Rouge est un hommage direct aux moulins de Montmartre. Sa silhouette emblématique avec ses ailes rouges perpétue la mémoire de cette époque révolue et renforce l'image de Montmartre comme lieu de divertissement.

Le maquis de Montmartre en 1890.

1900 : Alors que se construit la basilique du Sacré-Cœur (1876-1914), le sommet de la butte reste peu construit. A l’ouest, le ‘maquis’ est un terrain vague qui accueille chiffonniers et marginaux.

Le maquis de Montmartre en 1904.


Montmartre qui s’en va. Le Maquis en 1907.

1910 (à partir de) : Le percement de l’avenue Junot va faire disparaître le ‘maquis’. Le prolongement de cette avenue jusqu’à la place du Tertre, vivement contesté, est abandonné.

Une bande d'Apaches (1900-1914) 

Les "Loups de la Butte" étaient un gang d'Apaches, un terme générique désignant les jeunes délinquants et criminels parisiens de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Ils semaient la terreur dans le quartier de Montmartre, s'étendant de la Place du Tertre à la rue Marcadet. Leurs cibles principales étaient les bourgeois et la police. Ils étaient connus pour leur violence, utilisant des couteaux et des revolvers. Leur base arrière était le "Maquis", un bidonville situé entre les actuelles rues Caulaincourt et avenue Junot, un véritable labyrinthe où ils pouvaient facilement échapper à la police. Leurs "exploits" étaient régulièrement relatés dans les journaux de l'époque, contribuant à forger leur légende et à entretenir la peur qu'ils inspiraient. Comme beaucoup de bandes d'Apaches, la Première Guerre Mondiale sonna le glas des "Loups de la Butte", nombre de leurs membres étant envoyés au front et ne revenant pas.

Surnoms, typiques de l'argot apache, associés aux "Loups de la Butte" dans des chroniques de la Belle Époque : ‘Bébert le Costaud’ (Albert Dussot) : Il est explicitement mentionné comme le chef de la bande des ‘Loups de la Butte’, ‘Nib de Blair’, ‘L'Enfant gras’ ‘Charlotte la Grêlée’, etc

Le Petit journal. Supplément du dimanche. 1907-10-20. Source gallica.bnf.fr / BnF.


Le Petit Journal. Dimanche 17 décembre 1911. Le vieux Paris s’en va Démolition d’un des dernier moulins de la Butte Montmartre. Nos lecteurs trouveront dans notre ‘Variété’ la pittoresque histoire de ces vieux moulins de la Butte, qui étaient trente aux dix-septième siècle, qui ne sont plus que deux aujourd’hui. L’un des derniers moulins de Montmartre vient de disparaitre, pour faire place à une nouvelle avenue, l’avenue Junot. Ce moulin était connu sous le nom de ‘moulin à poivre’. C’était un des plus jeune de la Butte. In avait été construit en 1830, et jusqu’en 1880, il écrasa du poivre pour les épiciers de Paris. Puis un parfumeur l’acheta et l’employa à broyer de l’iris. Depuis longtemps déjà le Moulin à poivre ne tournait plus. Sa disparition réduit à deux les moulins de Montmartre : le Blute-Fin ou Moulin de la Galette, l’un des plus anciens et le plus célèbre de la Butte, et son voisin le moulin Radet. Mais les jours de ceux-ci sont évidemment comptés ; ils disparaitront à leur tour pour être remplacés par des immeubles à l’américaine, eau, gaz, électricité, ascenseur, téléphone et Montmartre aura perdu définitivement alors tout ce qui faisait encore son originalité. Ainsi le veut le progrès !

Aujourd'hui : Seuls deux des moulins originaux subsistent : Le Moulin Blute-Fin (désormais une propriété privée, visible depuis le 77 Rue Lepic) et Le Radet (qui se trouve au-dessus d'un restaurant du même nom). Ces deux moulins témoignent de la riche histoire de Montmartre en tant que village de moulins à vent.

Note : L'origine du nom "Montmartre" est sujette à deux hypothèses principales, toutes deux plausibles et débattues par les historiens : 1 : Mons Martis (Le Mont de Mars) : Cette théorie suggère que le nom vient du latin Mons Martis, signifiant "Mont de Mars". Cette hypothèse est souvent privilégiée par les archéologues. 2 : Mons Martyrum (Le Mont des Martyrs) : Cette deuxième hypothèse est liée à la tradition chrétienne. Elle affirme que le nom dérive de Mons Martyrum, ou "Mont des Martyrs".


Montmartre Le boulevard Marguerite-de-Rochechouart

La rue Marguerite-de-Rochechouart et le boulevard Marguerite-de-Rochechouart sont deux voies distinctes à Paris, bien qu'elles partagent le même nom. Le boulevard, long de 730 mètres, conduit des boulevards de Magenta (9e arrondissement) et Barbès (18e arrondissement) à la rue des Martyrs. Il fait office de frontière entre ces deux arrondissements 

Fin XVIIIe siècle : Le tracé du futur boulevard est dessiné le long du Mur des Fermiers Généraux (érigé entre 1785 et 1788), servant de limite fiscale à Paris. 

Début XIXe siècle : En 1807, l'Élysée Montmartre (72) ouvre ses portes, initiant la vocation de divertissement du boulevard avec un bal populaire et une guinguette. D'autres bals comme La Boule Noire (120) apparaissent dans les années 1820.

Albert Bertrand - Boulevard de Rochechouart, 1883.

Milieu XIXe siècle : L'urbanisation s'intensifie. En 1851, la Cité Napoléon (58-60 bis) est construite pour loger les ouvriers. En 1860, Montmartre est annexé à Paris, le Mur des Fermiers Généraux est détruit, et le boulevard est pleinement intégré au tissu urbain. 

Fin XIXe siècle : L'âge d'or des divertissements. Le boulevard devient un centre névralgique de la vie nocturne parisienne.

Le boulevard, au tout début du XXe siècle.

Depuis 2019: Il porte officiellement le nom de "boulevard Marguerite-de-Rochechouart". Suite à une décision du Conseil de Paris (délibérations numéro 169 du en date des 1er, 2, 3 et 4 octobre 2019), en hommage à l'abbesse de Montmartre (1665-1727),  Marguerite de Rochechouart (de Montpipeau ou de Mortemart). Marguerite de Rochechouart, a donné son nom, non seulement au boulevard, mais aussi à la rue Marguerite-de-Rochechouart à Paris.

Gaîté-Rochechouart

Le boulevard a abrité et abrite encore de nombreuses salles de spectacles : 

Au numéro 15 : L'ancien Théâtre de la Gaîté-Rochechouart (puis un music-hall, puis un cinéma). Actuellement occupé par une enseigne commerciale. 

Au numéro 56 : Palais-Rochechouart-Aubert (Cinéma Palais-Rochechouart) Transformé en supermarché. 

Au numéro 58 : Bal des folies-Robert. Remplacé par des logements. 

Au numéro 63 : Cirque Fernando, devenu Cirque Medrano. Remplacé par un immeuble d'habitations et par un supermarché.   

Au numéro 72 : L'Élysée Montmartre (bal populaire dont l'origine remontait à 1807). Un des rares numéros du boulevard à avoir conservé sa vocation initiale de lieu de divertissement 

Au numéro 80 : Le théâtre de l'Élysée-Montmartre, aujourd’hui Le Trianon. 

Au numéro 84 : Emplacement du cabaret Le Chat Noir. Puis Le cabaret Le Mirliton. Aujourd’hui commerces et logements. 

Au numéro 114 : Le café concert La Fourmi. Club et salle de concert toujours en activité. 

Au numéro 120 : Emplacement du bal de la Boule-Noire, puis bal de Belle-en-Cuisses. Ce bal disparut fut remplacé par le café-concert de La Cigale, aujourd’hui salle de spectacles.


Au Rendez-vous des Voleurs / Le Cabaret des Assassins / Le Lapin Agile

Lapin Agile. 22 Rue des Saules. 75018. (Situé sur la butte Montmartre)   

Fin du XVIIIe siècle : Le bâtiment est construit comme une simple maison villageoise. 

Vers 1795 : Il est connu sous le nom de ‘Rendez-vous des Voleurs’. 

1869 (à partir de) : Il prend le nom de ‘Cabaret des Assassins’, en raison des gravures représentant des assassins célèbres accrochées à ses murs.

1875 : Le peintre caricaturiste André Gill crée une enseigne représentant un lapin sautant d'une casserole. L'établissement est alors surnommé ‘Le Lapin à Gill’, qui devient rapidement ‘Le Lapin Agile’. L'œuvre originale de Gill est aujourd'hui conservée au Musée de Montmartre.

Reproduction de l'enseigne du Lapin à Gill, d'après André Gill.

1883 : Le poète et chansonnier Jules Jouy y fonde le banquet-goguette "La Soupe et le Bœuf". Il s'agissait d'un rendez-vous régulier où les artistes et écrivains se retrouvaient pour partager un repas simple et des moments de convivialité, souvent agrémentés de chansons et de discussions animées. 

1886 : L'établissement est racheté par Adèle Decerf, une ancienne danseuse de cancan, qui le transforme en café-restaurant-concert. 

1903 : Aristide Bruant, célèbre chansonnier montmartrois et client régulier, acquiert le Lapin Agile et en confie la gérance à Frédéric Gérard (surnommé « le père Frédé »). C'est sous sa houlette que le cabaret devient un haut lieu de la bohème artistique montmartroise, attirant des artistes et intellectuels tels que Pablo Picasso, Roland Dorgelès, Francis Carco, Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Henri de Toulouse-Lautrec, Vincent Van Gogh, Pierre Mac Orlan, Utrillo, etc.

Cabaret Au Lapin Agile. 1905

1910 : La célèbre "fumisterie" de l'âne Lolo a lieu. L'écrivain Roland Dorgelès, avec l'aide du père Frédé, attache un pinceau à la queue de l'âne Lolo pour créer un tableau abstrait intitulé "Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique", exposé au Salon des Indépendants sous le nom de J.R. Boronali (Aliboron est le surnom de l'âne Lolo à l'envers).

Façade du Lapin agile. Photographie de presse. Agence Rol. 1909. Source gallica.bnf.fr / BnF

1913 : Le bâtiment est menacé de démolition. Aristide Bruant le rachète pour le protéger et laisse le père Frédé en assurer la gérance.

Vers 1910

1923 : Aristide Bruant revend le Lapin Agile à Paulo, le fils du père Frédé. 

Années 1930 aux années 1960 : Sous la direction de Paulo Gérard, le Lapin Agile retrouve son succès et continue d'accueillir de nombreux artistes, comme Pierre Brasseur, Jacques Pills, Georges Brassens, Annie Girardot, Barbara ou Claude Nougaro. 

1972 : Paulo Gérard cède la gestion du cabaret à son beau-fils, Yves Mathieu, qui en est toujours le propriétaire et perpétue la tradition des "veillées" animées par des chanteurs et humoristes. 

Aujourd'hui : Le Lapin Agile reste un cabaret authentique, préservant l'âme de Montmartre et proposant des soirées où se mêlent chansons, humour et poésie, dans une ambiance conviviale. Il est un véritable coffre-fort de l'histoire et de la culture parisienne.

2014


Le Bal Tabarin

Voir : Les lieux de Bals :  Bal Tabarin


Cabaret de l'enfer

Voir : Salles - C - Cabaret - Café

Montmartre. Cabaret de l'Enfer.Bd. de clichy 53. 1900. Eugène Atget. (1857-1927). Photographe. Source gallica.bnf.fr / BnF.


Caveau du Chat Noir 

Chat noir / Boîte à Fursy / 

Le Chat noir. 84, bd de Rochechouart. 75018. Paris 

1881 (novembre) : Fondation du célèbre cabaret de Montmartre, au 84, bd de Rochechouart, (dans un ancien bureau de poste) Le Chat noir, par Rodolphe Salis qui fut aussi à l'origine de la revue hebdomadaire du même nom (1882). (Le 1er Chat Noir). 

La légende veut que Salis, durant les travaux pour aménager la première itération du cabaret du Chat Noir, tomba sur un chat noir famélique qu’il recueillit. L’animal lui inspira alors le nom du futur établissement, dont il devint rapidement une sorte de mascotte. De nombreux cabarets de par le monde ont pris ce nom depuis. 

1882 (Janvier) : Lancement du journal "Le Chat Noir". Pour accompagner et promouvoir le cabaret, Salis lance un hebdomadaire du même nom. Ce journal, à la fois littéraire, satirique et artistique, devient une plateforme importante pour les poètes, les illustrateurs et les chansonniers de l'époque. Il a une longévité remarquable pour une publication de cabaret (jusqu'en 1895). 

1884 (Janvier) : Présenté par Jules Jouy, Aristide Bruant, futur chansonnier emblématique de Montmartre, commence à se produire au Chat Noir, contribuant à sa renommée. 

1885 (mai) : Le 2ième Chat Noir : Déménagement (avec fanfare et procession), dans un immeuble de trois étages situé à proximité au 12, rue de Laval (aujourd'hui rue Victor-Massé). 

Le local de deux pièces du Chat Noir, 84 Boulevard Rochechouart, est repris par Aristide Bruant sous le nom de Mirliton.

Rivière, Henri (1864-1951). Illustrateur. Théâtre du Chat Noir..., représentation de la Marche à l'Etoile : mystère en 10 tableaux, poème et musique de M. Georges Fragerolle - dessins de Henri Rivière... même spectacle tous les soirs dimanche excepté, la Direction, eu égard aux nombreuses demandes qui lui ont été faites par ses abonnés, a décidé que les représentations continueraient jusqu'à nouvel ordre. : affiche, dessin de Henri Rivière ; J. Vitou & cie sc.. 1890. Source gallica.bnf.fr / BnF

1892 : Fort de sa popularité, le Chat Noir organise des tournées en France et à l'étranger, exportant son concept et ses spectacles d'ombres jusqu'en Belgique. 

1893-1894 : Déclin et ventes. Rodolphe Salis, pressentant le déclin, commence à vendre des parts de son entreprise. Il met en vente le "Théâtre du Chat Noir" et l'hostellerie attenante. 

1894 (Mars) : L'hôtel est acquis par Eugène Gaillet. 

1896 (octobre) : Nouvelle adresse, au 68, boulevard de Clichy (Le 3ième Chat Noir). 

1896 (Octobre) : Le 3ième Chat Noir : Le cabaret déménage à nouveau au 68, rue de Clichy, dans le 9e arrondissement. Cependant, la magie n'opère plus comme avant. C'est également en 1896 que Théophile Steinlen réalise l'iconique affiche "Tournée du Chat Noir", devenue l'image la plus célèbre du cabaret, alors même qu'il est en plein déclin.

Affiche de Théophile-Alexandre Steinlen. Tournée du Chat Noir de Rodolphe Salis. 1896.

1897 (janvier) : Fermeture du Cabaret par Rodolphe Salis, La dernière représentation a lieu le 12 janvier 1897. 

1897 (17 (ou 20 mars) : Décès à l'âge de 45 ans de Rodolphe Salis, le fondateur du Chat Noir, figure centrale et charismatique, marquant la fin d'une époque.

La Boite à Fursy 

1899 : La Boite à̀ Fursy : 12 rue Laval (Massé) :  Le chansonnier montmartrois Henri Dreyfus dit Fursy, directeur et animateur du Tréteau de Tabarin, va après le décès de Salis (1897), reprendre les locaux du Chat Noir, arrivés en fin de bail, au 12 rue Victor Massé (anciennement 12, rue de Laval, la rue a pris, en 1887, le nom du compositeur Victor-Massé décédé en 1884), et crée La Boite à Fursy 

(Après son départ, Le Tréteau de Tabarin a périclité et s’est retrouvé en difficulté financière, puis en faillite.)

La Boîte à Fursy : 12 rue Victor Massé. Ancien hôtel de Chat Noir... : affiche. 1899. Jules Grün (1868-1938). Illustrateur. Source gallica.bnf.fr / BnF

Le Caveau du Chat Noir. 68 boulevard de Clichy

1907 : Jean Chageot, va fonder le Caveau du Chat Noir, au 68 boulevard de Clichy. Il a ainsi, que l’exige la veuve de Rodolphe Salis, l’obligation de mettre le mot Caveau afin qu’il n’y ait pas de confusion avec le Chat Noir créé en 1881, au 84 boulevard Rochechouart. 

Le Caveau du Chat Noir proposait un divertissement qui mêlait l'humour, la poésie, la musique et une certaine forme de critique, le tout dans une atmosphère typique des cabarets montmartrois du début du XXe siècle. Malheureusement le mot Caveau disparaît de l’enseigne. Ainsi de nombreuses cartes postales de la façade et de l’intérieur ne font pas partie du fonds iconographique du Cabaret originel, comme leur légende pourrait faire croire.

Le Caveau du Chat Noir, sous la direction de Jehan Chagot. Jehan Chagot a fondé et dirigé le Caveau du Chat Noir à partir de 1907. Ce cabaret, situé au 68, boulevard de Clichy, a été en activité sous sa direction jusqu'aux années 1930 (certaines sources mentionnent 1933).

Entre 1897 (fermeture du Chat Noir) et 1907 (ouverture du Caveau du Chat Noir), il n'y a pas de trace d'un cabaret ou d'un lieu de spectacle majeur et continu qui aurait occupé spécifiquement le 68, boulevard de Clichy sous une autre bannière célèbre. 

Il est possible que : L'emplacement soit resté inoccupé ou utilisé à d'autres fins non liées au spectacle pendant cette période, ou qu’il ait abrité des établissements moins connus ou éphémères dont l'histoire n'a pas été largement conservée.

Façade du caveau du Chat Noir. Photographie de presse. Agence Rol. 1909. Source gallica.bnf.fr / BnF.  (68 boulevard de Clichy. Le 3ème Chat Noir usurpateur)

1933 : Fermeture du Caveau du Chat Noir

La cause la plus significative de sa fermeture est la crise économique mondiale de 1929, dont les répercussions ont durement frappé la France au début des années 1930.

Voir : Moulin de la chanson / Chez Fursy et Mauricet


Mirliton / Chez Bruant / Cabaret Bruant

L'histoire du Mirliton, (Café / Cabaret Bruant) est intimement liée à la figure d'Aristide Bruant, un chansonnier et écrivain français qui a marqué la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. 

Avant de posséder son propre cabaret, Aristide Bruant a fait ses débuts au célèbre cabaret du Chat Noir, fondé par Rodolphe Salis en 1881 au 84 boulevard de Rochechouart à Montmartre (ne pas confondre avec le Caveau du Chat Noir, au 68 boulevard de Clichy). C'est là qu'il a commencé à se faire connaître grâce à ses chansons réalistes et ses portraits poignants de la vie des quartiers populaires de Paris. Il y côtoie des artistes tels que Toulouse-Lautrec, qui réalisera plus tard les affiches de son propre cabaret.

Tous les soirs Bruant au Mirliton - Bock 13 sous. Affiche. 1893. Toulouse-Lautrec, Henri de (1864-1901). Illustrateur Source gallica.bnf.fr / BnF

1881 : Ouverture du cabaret Le Chat Noir par Rodolphe Salis au 84 boulevard de Rochechouart. 

1885 : Bruant quitte le Chat Noir et ouvre son propre cabaret, qu'il nomme "Le Mirliton", toujours au 84 boulevard de Rochechouart (Le local de deux pièces du Chat Noir). Le nom vient d'un petit instrument de musique populaire. Ce cabaret devient rapidement un lieu de rencontre pour les artistes, les écrivains et les intellectuels de l'époque. Bruant lance également un journal du même nom (Journal Le Mirliton), qui prolonge l'esprit de son cabaret en publiant des chansons, des poèmes et des articles.

L'Intérieur de chez Bruant : Le Mirliton est une œuvre du peintre Louis Anquetin réalisée vers 1887. 

Cette toile est considérée comme une des plus importantes d'Anquetin, tout en offrant un intérêt historique. Elle figure l'ambiance du célèbre cabaret du chansonnier Aristide Bruant, lieu de rendez-vous prisé des artistes au tournant du xxe siècle. Au centre de la composition, se détache la fameuse Goulue, danseuse de cancan. Elle se penche sur une table où ont pris place à gauche le peintre Émile Bernard et à droite, légèrement vu de dos, Paul Tampier. Derrière Bernard, Marie Valette, le modèle préféré d'Anquetin, s'allume une cigarette. Presque sorti du cadre, Toulouse-Lautrec, reconnaissable à son chapeau haut-de-forme, observe la scène. À droite du tableau, derrière Tampier, on voit les peintres Albert Grenier, dissimulé derrière le fumeur, et François Gauzi en train de boire son vin. Au fond, sur scène, les mains sur les hanches, Aristide Bruant récite ses poèmes.

1890 : Bien que le succès du Mirliton ait été important, Bruant semble avoir cédé ou transféré la direction dans le courant des années 1890. Les raisons exactes de ce départ ne sont pas clairement établies. 

Le Mirliton survit cependant sous le nom de Cabaret Bruant. Le chanteur-poète l'a laissé en gérance à son pianiste Marius Hervochon tout en gardant 50% des bénéfices. Ce dernier changera alors de nom et deviendra ‘Cabaret Bruant’ qui vivra quelques temps sur sa lancée, mais l’insuffisance du spectacle et surtout un "faux" Bruant qui n’a du vrai que le costume, n’attire plus que les provinciaux et les étrangers. Le cabaret Bruant a survécu ainsi jusqu'en 1958.

Le Cabaret Bruant par Tavernier du Casino de Paris : Affiche non identifié. 1892. Source gallica.bnf.fr / BnF.


Façade du Cabaret Bruant. Photographie de presse. Agence Rol]. 1909. Source gallica.bnf.fr / BnF


Le cabaret Aristide Bruant 84 boulevard de Rochechouart. Photo de 1928 colorisée représente le cabaret d’Aristide Bruant tel qu’il était 3 ans après la mort du célèbre et très populaire chansonnier de Montmartre (Aristide Bruant. 1851-1925)


Moulin de la chanson / Chez Fursy et Mauricet 

Moulin de la chanson 43, boulevard de Clichy. 75018. Paris 

1901-1903 : au 43, boulevard de Clichy, on trouve initialement une salle appelée le "Petit-Théâtre", où se mêlaient jeux d’ombre, drames, poésies et chansons. 

1903-1913 : Le lieu est ensuite rebaptisé "Théâtre Rabelais", continuant probablement dans une veine de spectacles vivants. 

1913 : Il devient le Moulin de la Chanson, un cabaret parisien. C'est sous ce nom qu'il acquiert une certaine notoriété. La publicité de l'époque annonçait "On moud du rire". Il accueillait des artistes variés et était réputé pour son ambiance. Des artistes comme Lucienne Boyer et Max Réjean s'y sont produits en 1927. Après 1918, la petite salle de 200 places est même devenue un dancing.

Cabarets parisiens. Moulin de la chanson. Photographie de presse. Agence Rol. 1914. Source gallica.bnf.fr / BnF.

1923 à 1928 : La salle devient Chez Fursy et Mauricet, du nom des deux gérants chansonniers, avant de retrouver son appellation d’origine. (Chez Fursy et Mauricet était installé auparavant au 58, rue Pigalle de 1914 à 1923)

Vers 1929 : Reconverti en un théâtre pour revues musicales 

1935 (4 Janvier ou 5 Avril) : le Moulin de la Chanson est reconverti en cinéma, tout en conservant son nom initial. La salle, sans balcon, comptait environ 300 places. Au début, il proposait des films accompagnés d'attractions musicales. 

1936 : Son exploitant fait faillite, Il poursuit néanmoins son activité sous une nouvelle direction. 

1962 (Janvier): Le cinéma est rebaptisé "Le Candide". 

1963 (Juillet) : Il change encore de nom pour devenir "Le Cinéchoc", et sa programmation s'oriente vers les films d'action. 

1966 (8 Juin) : Après une rénovation qui augmente sa capacité à 333 places, le lieu est transformé en salle "Art et Essai" sous le nom de Jean-Renoir, en hommage au célèbre cinéaste. Cette salle propose des films en version originale, un genre alors peu courant dans le quartier. Elle se spécialise parfois dans des films du Tiers Monde ou des cycles, et il est à noter qu'un petit musée de la bande dessinée était même accessible dans ses locaux. 

Fin des années 1970 - Aujourd'hui : Reconversion et Disparition Malheureusement, malgré ses efforts, le "Jean-Renoir" peine à trouver son public cinéphile dans ce quartier. Comme d'autres salles du boulevard de Clichy, il finit par se reconvertir, proposant des films pornographiques avant de devenir un "peep-show" ou "sexodrome" (comme mentionné dans certaines sources). Finalement, l'établissement ferme ses portes à la fin des années 1970. 

Aujourd'hui, l'emplacement du 43 boulevard de Clichy est occupé par un magasin bio, après avoir été pendant un temps un hammam-spa érotique.

Voir : Chat noir / Boîte à Fursy / Caveau du Chat Noir



Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.