Le Rat mort. 7, Place Pigalle, 9e
1835 : Café Pigalle. À la salle du premier étage, on raconte qu’une odeur pestilentielle empestait si fort, que l’un des clients prononça ces mots : “Cela sent le rat mort ici”. Le Café Pigalle avait trouvé son nouveau surnom mais l’hypothèse a plus communément admise est que l'on trouva, le jour de l'inauguration, un rat crevé dans la pompe à bière. Les consommateurs étonnés avouèrent qu'ils avaient trouvé à la boisson un petit goût original, pas désagréable du tout ! Établissement au faste succès, Le Rat Mort vit entrer en son enceinte des grands noms des arts au fil du temps : Baudelaire, Toulouse-Lautrec, Verlaine, Rimbaud, Wolf, Sabatier ou encore Courbet, la liste est longue et prestigieuse.
Le Rat mort finit par se transformer en boîte de nuit. Eve puis Cupidon pour devenir une agence bancaire !
Aujourd'hui : agence bancaire
‘Rat mort’. 191.. Dessin de Yves Marevéry. (1888-1914). Dessinateur. Source gallica.bnf.fr / BnF
Vues de Paris : "le Rat mort" : [photographie de presse] / Agence Meurisse. 1929. Agence de presse Meurisse. Source gallica.bnf.fr / BnF
La Tertulia. 7, Rue de Rochechouart. 75009. Paris.
1871 (Octobre) : Ouverture du Café-Concert La Tertulia, moitié théatre, moitié concert, par Victoire Macé-Montrouge et Louis Montrouge. L'établissement propose des spectacles dans une ambiance de réunion artistique et littéraire, comme le suggère le nom espagnol "tertulia". Victoire Macé, plus connue sous son nom d'épouse Marguerite Macé-Montrouge, était une artiste lyrique et comédienne reconnue.
1873 (Septembre) : Fin d'activité. Victoire Macé et Louis Montrouge l'abandonnent pour poursuivre leurs carrières lyriques. Les raisons exactes de cette fermeture ne sont pas toujours clairement détaillées, mais il est possible que l'établissement n'ait pas rencontré le succès escompté ou que Marguerite Macé-Montrouge ait eu d'autres projets.
1873 : Arrivée des Folies Montholon. La même année de la fermeture de La Tertulia, le lieu est repris et renommé Folies Montholon (théâtre et concert). Cette nouvelle entreprise tente de transformer l'ancien café-concert en une véritable salle de spectacle.
Malheureusement, les Folies Montholon, en tant que théâtre et salle de concert, connaissent une période difficile et cumulent les échecs. Les détails précis des spectacles ou des raisons de ces échecs sont moins documentés que l'existence même du lieu.
1879 : Après environ six ans d'une existence apparemment laborieuse, les Folies Montholon ferment définitivement leurs portes en 1879. Le lieu est ensuite transformé en une église catholique gallicane sous la direction du père Hyacinthe Loysson.
Aujourd'hui : Immeuble résidentiel et locaux commerciaux. L'adresse est maintenant 7 Rue Marguerite de Rochechouart. La rue a été renommée.
Note : Le nom "Tertulia" est un mot espagnol qui désigne une réunion ou un rassemblement social et littéraire, souvent dans un café, pour discuter de divers sujets. Il est intéressant de noter que ce nom a été donné à ce café-concert parisien.
Le Trianon (Paris)
Le Trianon est un théâtre parisien situé au 80, boulevard Marguerite-de-Rochechouart dans le 18e arrondissement de Paris, au pied de la butte Montmartre. Différents noms successifs : Trianon-Théâtre, Théâtre Victor-Hugo, Trianon ludique (?) et enfin le Trianon
1894 : Le café-concert s’implante définitivement à l’Élysée Montmartre. A cet effet, on réduit le jardin, pour construire un nouvel espace : le Trianon-Concert. Pour le même prix, le spectateur passe tour à tour du nouveau concert à l’ancienne salle de bal.
1895 : Ouverture du théâtre : Le Trianon-Concert Il accueille de célèbres artistes comme Mistinguett, La Goulue, Grille d’égout, Valentin le désossé
1900 : Alors que Leopoldo Fregoli y fait ses débuts à Paris et que la Belle Époque bat son plein. Un incendie dans la nuit du 17 au 18 février se déclare dans la salle de spectacle, qui s’effondre dans un fracas énorme et le feu gagne le jardin d’hiver, puis la salle, et une partie des dépendances de l'Élysée-Montmartre. L'architecte Joseph Cassien-Bernard (élève de Charles Garnier et concepteur du pont Alexandre-III) entreprend la reconstruction de l’établissement
1902 : Le Trianon (Trianon-Théâtre) et L’Élysée Montmartre
Deux salles distinctes sont reconstruites et aménagées : l’une pour les concerts, le Trianon, l’autre pour les bals et le patinage, l’Élysée Montmartre. Cette dernière renoue rapidement avec les bals populaires à l’entre-deux guerre. On y danse tous les jours et le public est celui du quartier.
1908 : C'est une succursale de l'Opéra-Comique spécialisée dans l'opérette.
1936 : Le Trianon se consacre au music-hall, avec des artistes très populaires tels qu’Yvette Guilbert, Marie Dubas, Fréhel ou Pierre Dac.
Un peu avant la seconde guerre mondiale, le cinéma récupère cette magnifique et immense salle de 1000 places, que fréquente Jacques Brel au début des années 1950 et où il écrit certains de ses textes.
Théâtre-concert du Trianon, (84 boulevard de Rochechouart), 18ème arrondissement, Paris. Photographe : Jean Eugène Auguste Atget. 1900.(avant l’incendie) Musée Carnavalet.
Dans les années 1980, le cinéma en salles traverse une crise de fréquentation : les salles dites « populaires » ferment les unes après les autres. Le Trianon, qui proposait des films d'aventures et de karaté, salle de cinéma jusqu’en 1992.
1992 : La salle redevient théâtre, sous l'impulsion de Guy Balensi,
1988 : Il est Inscrit à l'inventaire des monuments historiques
2009 : il a été racheté par Julien Labrousse et son associé Abel Nahmias, il est complètement restauré
2010 : Réouverture au public, Il s’est tourné depuis vers une programmation variée : théâtre, concerts classiques ou de variétés
2018 : Les deux salles communiquent et s’associent pour s’ouvrir à la création d’événements de grande ampleur.
Au rez-de-chaussée se trouve Le Petit Trianon, un café-restaurant conçu dès l'origine de l'établissement dans le style Art déco et à nouveau en activité depuis mai 2011 après vingt ans de fermeture.
Façade du Trianon. Photographie de presse. Agence Rol. 1909. Source gallica.bnf.fr / BnF.
Trianon-Concert... Jane Debary dans son répertoire. 1895. Affiche Ibels, Henri-Gabriel (1867-1936). Illustrateur. Source gallica.bnf.fr / BnF.